Fayt Harry

"Plongée en eaux troublantes

Harry Fayt est né en 1979 à Charleroi, Belgique. Tout enfant, il affectionne l’eau par-dessus tout. 

Agé de 15 ans, il feuillette un exemplaire de Vogue et découvre avec fascination combien la photographie de mode peut sublimer la femme et révéler la beauté de chacune d’entre elles. Doté d’un diplôme en photographie publicitaire à Namur, il ouvre son studio à Liège et 3 ans plus tard plonge avec délice dans les abysses des fonds sous-marins démarrant une carrière inédite.

Quand en 2012 il rencontre Typh Barrow, auteure-interprète dont les textes et chansons le fascinaient, il décide de revenir au portrait d’artiste

Tout autant poète que magicien, Harry Fayt transforme le temps d’un shooting un bassin chloré et carrelé en un plateau de tournage où le corps resplendit, défiant toutes lois de la physique et la pesanteur.

Qu’ils soient épuisés, au seuil de la souffrance, lestés de poids, glacés à force d’immersion, les corps des modèles défient les contraintes et désagréments liés à de telles performances. Corps plongés dans un liquide certes mais semblant néanmoins ne ressentir aucune pression.

Harry Fayt puise son inspiration dans la peinture, la littérature, le cinéma, la musique, la mode, la belgitude qui est sienne. Chaque œuvre est une immersion dans une scène, qu’elle soit bucolique, burlesque, drolatique, délicieusement sensuelle ou poétique, facétieuse… Il nous ensorcelle avec ses sirènes des temps modernes.

« Je plonge dans mon réservoir d’idées, je note toutes les possibilités qui se présentent à moi. Dès que je pense à un truc, je le répertorie dans mon iPhone : une photo, un coup de cœur dans un musée, un fait d’actualité. »

La scénarisation et les prises de vue sont rendues possibles grâce à un travail d’équipe impressionnant réunissant maquilleuse, habilleuse, accessoiristes, un à deux plongeurs, pouvant durer un voire plusieurs jours, tout en veillant à la sécurité de tous. Un travail très physique avec un entraînement digne de sportifs accomplis.

Avec sa série, Heart made in Belgium, il rend hommage aux figures emblématiques de ceux qui ont croisé et marqué son cœur belge : journalistes, animateurs, chanteurs sportifs, musiciens. Il hisse les couleurs de sa patrie belge.

Dans Rebirth, la femme en tenue d’Eve est scénarisée, corps de sirène, blancheur d’albâtre, femme poisson, envoûtante, troublante, sexuelle sans jamais flirter avec la vulgarité, bluffante de grâce, de naturel et d’élégance en dépit des contraintes de l’eau d’une piscine.

Modern Icons revisite l’art dans tous ses états. Clins d’œil humoristiques invitant à la réflexion et à la réinterprétation, les œuvres de cette série réinventent certains classiques de l’art, peinture, sculpture, cinéma, pour les plonger dans notre société avec humour, décalage et  poésie.

En sanctifiant le corps féminin, fantasmé, magnifié, vêtu ou parfois simplement habillé de lumière et de grâce, Harry Fayt s’impose comme photographe des profondeurs sub-féminines et nous envoûte avec son univers onirique."

Gersende Petoux