Aniceto Sonia

Née en 1976 à Lisbonne, Sonia Aniceto vit et travaille à Bruxelles.

Licenciée en peinture et tapisserie contemporaine par la Faculté des beaux-arts de Lisbonne, Sónia Aniceto part, avec une bourse Erasmus, à Bruxelles pour une formation dans l'atelier de tapisserie de l’Académie Royale des beaux-arts de Bruxelles. L'artiste s'installe alors dans cette ville européenne pour y suivre un post-diplôme, un DEA en Art Actuel, être artiste résidente dans des centres culturelles et travailler aux ateliers de décors de L’Opéra Royal de la Monnaie. Parallèlement à sa carrière artistique, Sónia Aniceto se lance dans une voie pédagogique. En plus d'être enseignante en arts plastiques et décoration, elle travaille pour MUS-E comme artiste invitée, pour réaliser des projets d’arts plastiques dans des écoles bruxelloises. En tant qu'artiste plasticienne, sa carrière se développe en Belgique, au Portugal et en France, où l'artiste se fait représenter par plusieurs galeries.

 

La démarche artistique de Sónia Aniceto se situe au cœur du croisement entre peinture et art textile. Les fils apparaissent sur ses peintures comme une volonté de reconstituer ce qui a été détruit, éclaté, déchiré. Il est l’élément qui fait le lien entre les différentes couches narratives. On retrouve ainsi plusieurs niveaux de signification: la peinture, les broderies et la jonction entre les deux, ce qui permet la multiplicité de lectures. Au cœur de ses toiles, en superposant formes peintes et formes cousues, Sonia Aniceto ouvre la peinture aux temps de la mémoire, du souvenir et du fantasme. Elle compose des espaces où les matières jouent les unes avec les autres, se disputent et se mêlent pour mieux ouvrir le tableau à d’autres dimensions. Quand les formes sont presque figuratives, un rien de peinture coulée les dilue dans la vapeur des souvenirs. Quand il est cousu sur la peinture, le fil noue et déchire la toile. Les lignes à la fois nettes et transparentes courent comme des dédoublements. Les personnages filés se baladent ou flottent sur des images qu’ils creusent de leurs présences évanescentes. Les personnages sont découpés, manipulés, ils se situent entre l’humain, le fantôme, la marionnette et le mannequin mécanisé, ils sont soit féminins, soit asexués mais ils sont surtout anonymes.

 L’univers de Sónia Aniceto balance entre mémoire et imagination, réalité et fantaisie, inno-cence et perversité, présence et absence.